Décembre chez nous...
Décembre lassitude. Le
dernier mois de l'année. Trop de boulot pour l'homme, gris de fatigue. Et pour moi, le poids, la somme des souffrances, chez ces blessés de la vie que je rencontre au quotidien. Tourner dans ma tête les inquiétudes qui m'habitent, pour eux, jusque dans mes rêves ou mes insomnies. L'énergie qui manque, l'impression de manquer d'air. Et inévitablement, lassitude au boulot rime avec tensions à la maison, étincelles, frictions aux tournants du quotidien. La fête sera t'elle une fête?
Décembre encombrement. La maison qui déborde. Les jouets reçus par Félix pour son anniversaire, il y a trois semaines, prennent déjà la poussière. Ont-ils vraiment encore besoin de plus? Noël brillant et bruyant, plus envahissant que magique dans les rues, les magasins. Les multiples invitations à acheter-acheter-acheter... sans fin. Ne savoir que choisir et puis dès que c'est choisi, le doute qui s'installe, jusqu'au bord de la conviction décourageante d'avoir choisi à côté. Les heures qui filent comme l'eau entre les doigts, l'impression de courir derrière le temps, qui efface au fur et à mesure les listes que j'élabore à l'intérieur de ma tête, non sans regrets que cela ne puisse être parfait.
Décembre examens, pour deux, cette fois. Le désir de leur insuffler l'énergie, la concentration, la structure, et la note d'humour qui peut rendre cette période tolérable (et fertile) tout en continuant à faire en sorte que ce soit "leur affaire". Du gros boulot de Maman pas toujours compatible avec mes jongleries horaires.
Décembre nostalgie. Saint Nicolas est redevenu, pour mes grands, une légende gentillette. Ils jouent encore (un peu) le jeu, mais parfois les exigences et la frénésie de consommation prennent un peu le pas sur la magie et alors, pour moi, le coeur n'y est plus. Est-ce encore, comme pour les autres blogueuses qui évoquent cette semaine le grand Barbu, "ma fête préférée"? Je ne sais pas, je ne sais plus. A suivre samedi, quand il sera passé chez nous...
Et pourtant : Décembre espérance. De nouveaux rituels à inventer avec nos ados, pour inviter Noël chez nous. Les "bons pour" du calendrier, tournés vers ces petits bonheurs tout simples du quotidien. Le temps d'avant, d'Avent, qui me parle tant depuis qu'il y a quatorze (!) ans je l'ai vécu dans l'attente impatiente de la naissance de notre premier enfant. Les mots inspirants puisés ici, là, ou ailleurs.
Keep it simple. Félix qui nous entraîne, de toute la force de son petit coeur, dans la danse de St Nicolas, dans l'odeur du speculoos et du massepain. Le réconfort d'une table bien dressée, des bougies allumées qui se reflètent dans les verres, des saveurs encore meilleures quand on a affronté le froid, du rappel de l'été d'un bouquet de basilic à ces plats typiques d'hiver qu'on ne s'offre qu'une ou deux fois par an, ou simplement des tartines grillées à la confiture de myrtilles. La nuit est tombée tôt, on attend la neige pour cette nuit, mais il fait chaud derrière la porte : on est bien, chez nous.
Et à l'horizon, des vacances. Du temps pour se retrouver, retrouver des amis, l'odeur du sapin (le vrai-qui-perd-ses-aiguilles) et les lumières de la fête.
Décembre blanc. Décembre doux. Décembre magique... il est là, juste au coin. Je le sais. Je l'attends.