jeudi 28 mai 2015

Le jardin de la nostalgie


Il y a quelques jours, mes parents nous ont invité à un anniversaire plein de nostalgie. Celui de leur déménagement dans la maison qu'ils habitent maintenant depuis 40 ans, la maison où j'ai grandi donc et où j'ai tous mes souvenirs d'enfance. (clic pour la musique)



Ils quittaient alors une maison dont ils étaient locataires depuis leur mariage. Cette maison était elle-même voisine de celle où mon père a passé celles qu'il appelle lui-même "les meilleures années de son enfance".
Ils la quittaient avec regret, après la mort de leur ami qui en étaient le propriétaire. Avec le sentiment un peu amer qu'une promesse - la permission pour eux de rester là, et qu'on puisse y grandir tous les quatre - n'avait pas été tenue, une fois que le vieux monsieur était passé de l'autre côté...
Cette maison et son immense jardin sont donc restés dans leur histoire (et dans la mienne) comme un paradis perdu, et une page qui ne s'est jamais vraiment tournée. Moi je les ai à peine connus et je n'en ai aucun souvenir conscient (j'avais deux ans au déménagement...).
Mais pour la petite fille que j'étais et qui tournait souvent les pages des albums photos qui précèdent ma naissance, c'était comme tourner les pages d'un livre de contes.
Des contes d'un temps jadis où ma mère portait des robes qu'elle se cousait elle-même (moi qui l'ai toujours connue en pantalon) et où on pouvait faire de la luge dans le jardin ("mais où sont les neiges d'antan", tout ça, vous voyez? ). Ce jardin où semblait vivre toute une ribambelle d'enfants que je peinais à reconnaître (mes cousins en fait, mais qui avaient grandi, et déménagé dans une autre ville...) Aujourd'hui encore, je regarde ces images comme celles des livres de Satomi Ichikawa... (j'en ai presque un peu voulu à mon frère qui à cette occasion a été faire des photos de la maison aujourd'hui...) 
Mes parents ont donc dit adieu aux arbres majestueux du "parc", et déménagé leur grande famille vers une autre maison, aux murs et au jardin d'un coup rétrécis... 
Mais l'histoire se termine bien, car ils ont pu recréer la chaleur du nid dans ce nouveau quartier plus central et plus gris. Ils n'ont pas perdu leurs amis de là bas (dont des commerçants des rues voisines, ils sont ainsi restés des années fidèles à la petite boucherie de l'autre côté du pont... je me souviens donc d'être passée de nombreuses fois en voiture sur les pavés devant cette grande maison-là, en me tordant le cou sur la banquette arrière pour apercevoir un bout de toit ou de fenêtre à travers les grands arbres). Et ils se sont enracinés, et nous avec eux, là où la vie les avait conduits, ma mère surtout toujours prompte à créer des liens et offrir son amitié, avec nos voisins deux portes plus loin, leurs enfants qui étaient nos amis, les jeux dans les jardins, les courses sur le trottoir, les trajets vers la petite école, la "dame d'en face", et puis les boulangers du coin de la rue... mais tout cela c'est une autre histoire  
le goût de l'accueil et le bonheur de la nature en ville n'ont heureusement pas été perdus dans l'aventure... 
Et dans votre famille, y a t'il aussi des lieux qui ont construit des légendes? 

mardi 26 mai 2015

Gala à l'école de danse


Cela fait quelques années maintenant que mon petit rat fréquente l'école de danse. Celle-là même qui me faisait tant rêver, petite, parce qu'une de mes meilleures amies la fréquentait... et que cette amie avait une vie aux antipodes de la mienne (fille unique, plutôt exotique déjà pour moi avec ma tribu de trois grands frères... elle vivait dans un appartement (!) qui était toujours bien net et rangé, avec de la moquette douce par terre... et des WC roses... (si si) alors que chez moi c'était... hum... vivant et en désordre!) bref. Les rêves des parents transmis à leurs enfants plus ou moins consentants, vous connaissez? Hum hum...
Romane, donc, va  l'école de danse, et une année sur deux prépare avec eux le gala... Quelle affaire que ce gala ! Et quelle ambiance qui s'installe, quand passent les mois, les semaines et les jours qui nous en rapprochent! Les répétitions à un rythme accéléré... les longs tutus aux couleurs pastel suspendus dans les couloirs... les mamans (non, pas moi cette fois!) qui bricolent et cousent, en papotant et en attendant la fin des répétitions... le stress des profs et la pression mise sur les mini danseuses... les pas répétés cent et mille fois, y compris dans la cuisine avant le petit déjeuner ou comme "spectacle" en avant première pour tous ceux qui passent à la maison...
Et puis quand le grand jour approche et arrive, les petits papillons au creux de l'estomac, le trac... et l'excitation à voir famille et amis se rassembler devant la salle de spectacle !
Romane qui suit deux cours par semaine (un de classique et un de "kids hip hop") est loin d'être une des stars de son école. Certains enfants de son âge passent cinq ou six heures par semaine là bas... Mais j'aime qu'elle partage ses loisirs entre différentes activités, la piscine, les lutins... et puis aussi du temps pour lire, jouer ou ne rien faire...
Mais le jour du gala, stars ou pas, tout le monde est sur le pont, et c'est ensemble qu'ils présente leur super spectacle !
 Alors on s'émeut, on a le coeur qui bat et on espère qu'elle ne se trompe pas, on cherche à la repérer parmi la troupe des danseuses et on passe le mot à ses voisins... là au 2e rang, avec un chapeau tu la reconnais? et puis on applaudit, on embrasse et on félicite :-)
Et l'an prochain, les claquettes?

dimanche 24 mai 2015

Au musée

Bon j'avoue que même si c'est un avantage que je citerais certainement de la vie de famille en ville, nous ne sommes guère bons clients des multiples propositions culturelles qu'offre Bruxelles. Je suis toujours amusée ET admirative des sorties plus que régulières au musée de Tiphaine, avec ses enfants, et de toute l'éducation "au beau" qu'elle leur offre ainsi. Pour nous par contre, les sorties au musée se limitent en général à des conditions bien particulières (city trip à l'étranger...).
Les semaines entre le boulot et la gestion de la troupe sont bien chargées, et les week-ends, si je peux choisir mon programme (en partie du moins puisque les activités des enfants ET "l'intendance-bonheur" ont tendance à manger une bonne partie du temps disponible... ), j'aurai plutôt tendance à aller faire un tour dans une brocante, passer du temps en cuisine "pour le plaisir" (inviter des amis, faire un gâteau...), et éventuellement emmener les enfants courir un peu "au vert" comme en témoignent mes précédents billets. Si je propose régulièrement des spectacles de théâtre aux enfants, vous l'aurez compris, pour nous, "sortie en famille au musée", c'est un concept qui existe à peine dans notre vocabulaire familial!
Mais cette fois, la rétrospective Chagall nous faisait de l'oeil. Il faut dire que Chagall, ses couleurs, ses bouquets de fleurs et la tendresse des amoureux qui peuplent ses tableaux, ont eu leur place dans notre histoire de couple... alors on a mis grands et petit devant le fait accompli (Romane était chez une copine), et on les a emmenés...
 
Alors, me direz vous? Eh bien, je suis contente de l'expérience. Même si il faut bien reconnaître que tout ne s'est pas passé "comme dans un rêve", mais bien dans la vraie réalité! Ahem. Les grands sont partis sans enthousiasme, semblant trop étonnés (voire consternés?) par notre idée pour être vraiment contrariés. Martin était encore plus surpris qu'on ait prévu d'emmener Félix avec nous !
Félix, toujours pour être honnête, a aussi été moins intéressé et moins "sage" que ce que j'aurais espéré... face à ces toiles si poétiques et qui souvent racontent des histoires, et où on peut s'amuser à retrouver ceux qui y sont presque toujours : les animaux aux couleurs étranges, les amoureux, les personnages volants ou qui marchent sur la tête, les clowns et les musiciens, ... 
Sans doute le monde dans l'exposition un dimanche après midi et la courte nuit qui avait précédé pour lui -puisqu'on avait invité des amis- ne le mettaient pas dans des conditions idéales; à réfléchir pour la prochaine fois! J'ai regretté aussi de n'avoir pas insisté pour qu'on prenne chacun un audioguide (pourtant gratuits), les explications données sont accessibles et pas trop longues et auraient pu intéresser les grands, et il y a même un parcours audioguide "pour les petits", et sans doute pour Félix la "promotion" que représente d'avoir son propre appareil et de repérer les signes disant qu'il y avait une "histoire" à écouter auraient permis de canaliser un peu l'énergie de ses cinq ans !... 
Les grands n'ont pas qu'ils avaient "bien aimé", mais je crois qu'ils se sont laissés emporter par ces couleurs et ces scènes sorties des rêves... 
 Et puis nous les avons laissés sortir tous les trois (parfois c'est chouette d'avoir des grands...) pour pouvoir encore un peu en profiter, juste tous les deux...
 En tous cas, cette visite "qui n'était pas parfaite", loin de me décourager, me donne envie de renouveler l'expérience! D'une part de faire des propositions aux grands "sans leur laisser trop le choix"... et d'autre part, j'ai vraiment envie d'y emmener une deuxième fois Félix... peut être juste à deux, cette fois, et en programmant la visite un jour de semaine... j'ai vraiment envie de prendre le temps de lui raconter, et de le laisser raconter...
Et vous, les musées avec les enfants, vous y allez? ou pas?

vendredi 22 mai 2015

Une capitale verte (2)

Petit souvenir de notre goûter pique nique de fête des mères... C'est la ville encore, on est bien dans Bruxelles, mais cela n'y ressemble plus...
Quand Romane, qui était jusque là d'humeur un peu maussade envers mes "bêtes" idées de balade, est partie faire un bouquet et s'est laissée photographier, j'ai su qu'elle voulait me faire un cadeau... et j'ai apprécié... 
Il faut dire que la coïncidence avec le poème de Maurice Carême qu'elle avait appris le matin même et récité quand elle m'avait apporté avec ses frères le petit déjeuner au lit était si belle... 
Bonne fête à toutes les Mamans...