Comme elles sont bienvenues ces vacances d'automne, et comme je sens cette année, après quelques jours off, que j'en avais besoin! La rentrée a été dure pour moi au boulot. Trop de souffrances côtoyées, trop d'impuissance ressentie, trop de questions sur le sens de tout cela. Des situations très complexes et délicates. Des moments durs, où il faut tenter tant bien que mal de contenir la colère et le désespoir. Faire ce métier depuis quinze ans n'aide pas toujours, ne m'a pas blindée, et j'ai envie de dire, bien sûr, "heureusement" (même si...)
Et la réponse dans laquelle je me suis engouffrée, c'est tenter d'en faire toujours plus, de courir plus vite, de tenter de répondre "plus" aux besoins et demandes formulés ou deviné... dans un secteur où les besoins et demandes sont quantitativement et qualitativement tels qu'il est évidemment impossible d'y répondre... autant entreprendre de vider l'Océan avec un seau percé... mais ça n'empêche pas d'essayer hein?
Alors j'ai commencé plus tôt, terminé plus tard. J'ai rogné sur mes jours de repos, acceptant de fixer des rendez-vous ces jours là, pour essayer d'avancer. Bref, sur les douze jours sans travail que j'étais supposée avoir en septembre et octobre (j'ai congé le vendredi et un mercredi sur deux), neuf ont été travaillés, au moins en partie... Je tiens à préciser que je n'y suis pas "obligée". J'ai beaucoup de liberté dans l'organisation de mon travail et mon chef m'a même alertée à mi-parcours sur le fait que je voulais en faire trop... Mais ce n'est pas facile de se dégager de la pression qu'on se met à soi-même, et du côté grisant du "workaholism"... Et puis la pression est aussi ailleurs, entre l'homme qui a changé de boulot et perdu au passage une partie significative de son salaire (et donc un budget familial à gérer "serré") et la lutte pour conserver les bénéfices du régime alimentaire fait l'an dernier, et donc continuer de "se surveiller" et de faire du sport... Bref, je crois que c'était un peu beaucoup, et il m'a fallu quelques jours sans travailler pour le réaliser.
Dans ces semaines, j'avoue que ce n'est pas pour rien que j'ai délaissé mon blog. Je ne prenais même plus de photos. Par manque de temps bien sûr, par fatigue qui me faisait m'écrouler dans mon lit une fois la journée finie, mais aussi parce que la routine épuisante du boulot n'aide pas à voir positivement la vie familiale, qui devient comme une succession de corvées. Même les enfants m'agaçaient, entre l'ado qui est un ado et nous questionne et nous pousse dans les cordes "comme il se doit" à cet âge, et le petit qui m'apparaissait comme capricieux, exigeant, addict à l'iPad... et les demandes justifiées ou non des deux autres au milieu...
Et puis voilà. Trois jours de vacances, de ciel bleu et de lumière dorée et j'ai l'impression de réouvrir les yeux. Ca ne demande pas de partir au bout du monde, même si c'est chouette aussi bien sûr. J'ai pris du temps avec Romane comme elle le demandait depuis longtemps, et c'était un moment précieux. J'ai passé une journée avec Félix, centrée sur ses envies et ses besoins, à son rythme, et je l'ai (re)trouvé bavard, plein d'humour, charmant... j'ai eu l'impression de les redécouvrir.
Bon... on va essayer de tirer une leçon de tout ceci, hein, pour la période qui s'ouvre? S'autoriser à respirer? Ca va faire du bien à tout le monde, non?
Et vous, vous la gérez comment cette pression parfois trop lourde de vouloir tout faire au mieux?
Je crois qu'il faut rester vigilant a ne pas en faire trop mais pour ma part ce n'est pas un problème ;) je ne dirais pas haut et fort que je suis une fainéante ( tu vois comme on désigne positivement les gens qui prennent le temps de vivre! Pas facile a assumer tous les jours!) mais je n'ai pas de honte a ne rien faire ni de culpabilité .... Pour le boulot je fais et donne beaucoup de moi mais j'essaie de récupérer au plus vite pour garder l'équilibre . J'y perdrais comme les autres car ils pourraient croire a une disponibilité fragile et fictive! C'est important je pense de faire avec les limites c'est un garde fou car pour bien faire il faudrait évidemment faire plus et même ce ne serait pas assez! Allez profite encore bien de ces jours off!
RépondreSupprimerJe n'essaie même pas (même plus)...Je fais des choix et j'essaie de les assumer, au boulot comme à la maison,. Une chose vraiment bien faite par jour au boulot et à la maison, ça peut paraître pas grand chose, pas assez... mais je trouve que finalement, c'est déjà très ambitieux...
RépondreSupprimerTes photos traduisent magnifiquement ton état d'esprit. Je t'entends presque inspirer, expirer et décompresser...
RépondreSupprimerLa pression je me la mets moi-même, malgré mon mi-temps avec un homme désespérément absent et qui n'a pas trop le temps de gérer lorsqu'il est là, c'est bien suffisant pour ma petite personne (et comme Steph mon côté fainéant certainement vu par les autres, ceux qui ne me connaissent pas du moins), bref c'est plus dans le mental que je gère difficilement que par les faits réels!
RépondreSupprimerJe crois que nous sommes toutes pareil! Vouloir être parfaite dans tous les domaines!
RépondreSupprimerJe suis en congé parental mais la pression est là aussi!
Je me prenais la tête comme toi, voulant tout gérer! J'avais l'impression que si je "manquais" un domaine, on allait me qualifier d'incompétente, de fainéante ou autre...
Et puis, à un moment donné c'est ton corps qui te dis STOP!
Tu t'écoutes un peu plus, tu te dis que tu vas ralentir la cadence...
Si tu y arrives, tu te rends compte que c'est ça la vraie vie! prendre du temps pour toi, pour ta famille, pour chacun...
Quelle société! toujours faire mieux que l'autre, mieux qu'hier, mieux! mieux! S T O P!!
Nous ne sommes que des humains, pas des robots! On ne peut pas être parfaits!
Alors, soufflons! et pensons à ce et ceux qui ont le plus besoin de nous!
oh la photo de Felix riant la tête en arrière, trop belle. Je dirais la même chose que toutes celles qui ont posté un message. On fait ce qu'on peut et surtout comme on peut ! Et toi tu en fais beaucoup crois moi avec tes 4 enfants, tes boulots, ta vie !!!! Be nice to yourself !!! En espérant te lire un peu plus quand l'envie sera là. zen et bon week-end.**gaelle**
RépondreSupprimerOh oui, je me reconnais dans tes mots, mon envie de tout voir "fini" au boulot ou à la maison, rangé, et tout et tout. Et puis mes trois premiers jours de vacances à travailler, la moitié du temps, avec des enfants qui piaffent à l'arrière... j'ai dit stop et là j'essaie de ralentir le temps... de ne rien prévoir comme activités (qui se prévoient quand même bien sûr, presque d'elles-mêmes...) et de prendre des petits morceaux de temps pour moi (même des 5 minutes), de dormir... de dormir encore.... je joue à la marmotte.... je me dis qu'il me faut de l'énergie pour arriver à surmonter novembre et décembre qui vont être si remplis et bien plus froids... Des bises :)
RépondreSupprimerC'est exactement pour cela que j'ai décidé de partir à la mer sur un coup de tête. Les deux mois depuis la rentrée furent intenses aussi, j'avais un grand besoin de prendre l'air!!! Et prendre le temps :)
RépondreSupprimerComme tout cela me parle ..
RépondreSupprimeraye aye aye... que l'automne est difficile!! ce billet me resemble: workaolic speed et overachiever pour continuer sur les anglicismes... je m'épuise et je craque d'un coup...il faut se recentrer, hiérarchiser, lacher prise, prendre de la distance.. j'ai beau le savoir je n'arrive pas a appliquer... ecouter les conseils des autres quand ils nous disent STOP! et parler parler, car alors on prend conscience de l'absurdité du rythme et des exigences qu'on s'impose.. comprendre qu'on est son propre bourreau et que la vie passe trop vite. relire Pascal peut etre? le divertissement (remplir pour oublier de regarder..) nous dévie de ce qui est vraiment important... Ombelle
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