lundi 7 juillet 2014

Au pied de mon arbre

Je considère que c'est une chance pour nous d'habiter la ville, où les enfants peuvent être autonomes pour leurs déplacements, leurs copains, leurs activités, où nos boulots respectifs ne sont qu'à quelques coups de pédale, où nous ne sommes pas dépendants sans cesse de la voiture. Ceci ne m'empêche pas bien sûr de traverser régulièrement des moments de nostalgie bucolique quant à une vie rêvée à la campagne, tout en étant au clair que pour moi vraie citadine qui ai toujours vécu ici, la vie à la campagne comporterait certainement des contraintes difficiles à supporter. 
Toujours est-il que ce choix d'habiter en ville, et le réalisme quant aux coûts de l'immobilier, ont fait que nous avons renoncé au grand jardin dont je rêvais... Et ce regret ne m'empêche pas de savourer la chance que nous avons d'avoir une maison où chacun a sa chambre !

Notre minuscule jardin de ville est donc coincé entre de grands murs et n'accueille le soleil que quelques heures par jour... Le gazon semé n'a pas résisté au piétinement des petits et a été remplacé par du gravier il y a déjà quelques années. Pas de place pour des grands jeux, juste une petite terrasse où on peut installer une table en été, et un peu de verdure. 
Et puis deux arbres. Un grand cerisier (des cerises bigarreaux très jolies mais amères, dont se régalent les merles et les pigeons) et un vieil abricotier tordu, qui pousse à quelques mètres de la maison, contre le mur de la voisine. Sa place dans le jardin et son adaptation hasardeuse à notre climat nordique me font penser que cet abricotier n'a pas été planté par un jardinier, mais a poussé tout seul d'un noyau jeté négligemment dans le jardin par un des anciens propriétaires (notre maison a plus de cent ans...)
Pour le premier architecte que nous avions consulté pour rénover la maison et créer la chambre de Félix, il y a deux ans, il était clair que ce vieil arbre devait être abattu... mais nous avons résisté, cet abricotier fait les fleurs les plus jolies de la terre à chaque début de printemps (il fleurit très tôt, aux premiers jours de mars) et puis il surplombe gracieusement (à mes yeux du moins) notre petite terrasse et j'aime y accrocher des lumignons quand on passe la soirée dehors en été. Et l'hiver, les mésanges viennent manger aux boules de graisse que nous accrochons dans ses branches, et c'est un régal de les observer de la fenêtre de la cuisine ou de la chambre de Félix. 
Bref l'abricotier est resté (et l'architecte est parti, mais ça c'est une autre histoire...). Par contre jusqu'à cet été, notre abricotier donnait très peu de fruits. Le premier été, il n'a donné qu'un seul abricot, pour tout l'arbre, comme dans les contes de fées. Par la suite, les bonnes années nous avions une vingtaine de fruits, délicieux et bien sucrés malgré le timide soleil bruxellois! Les mauvaises années, aucun ou presque. Et puis pour la première dois, cet été, une récolte miraculeuse. Martin à la cueillette armé d'un filet de pêche (sans jeu de mots...), et des kilos de fruits. Des tartes, clafoutis, chaussons, compotes...
Et une douzaine de pots de confitures, du soleil en pot pour les jours plus gris... 
 Le goût de l'été. L'été qui commence bien...

20 commentaires:

  1. Pour avoir essayé la ville trois ans, je sais que j'y suffoque même si j'en perçois les facilités...
    et pour les abricots, tu as vu ? Ils sont de la couleur des cheveux de Félix:))

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  2. On dirait que cet abricotier te remercie de l'avoir préservé.

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  3. quelle jolie récompense pour lui avoir sauvé la vie ;-)
    J'ai quitté la m^me ville il ya 10 ans déjà et elle me manque tjs fort. Pour l'autonomie et la spontanéité. Mais je ne regrette pas non plus ma campagne et ses oiseaux qui chantent... à seulement 20 minutes du quartier ixellois qui m'a vu grandir... Et chez nous, c'est le pêcher qui ne donen aucun fruit mais ton histoire me pousse à le préserver encore et encore ;-)

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  4. De la confiture d'abricots de Bruxelles, ça fait rêver !!

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  5. c'est extra cette cueillette miraculeuse!

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  6. Quelle belle histoire! Des petits bouts de votre vie, autour de ce vieil arbre...

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  7. J'adore cette histoire, c'est vrai que c'est comme un conte.
    Je cherche encore (à basse intensité, certes) comment concilier ville et campagne... Comme Jules Renard et tous les bourgeois de l'époque, qui passaient l'hiver en ville et l'été à la campagne ?

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  8. La jolie histoire pour bien commencer l'été ! (Et miam les confitures du jardin !)

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  9. Quel luxe !!!! et quelle belle histoire <3

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  10. Superbe histoire et tant pis pour cet architecte "arbivore"! L'abricotier vous a remercié... quelle chance quand même, des abricots à Bruxelles!

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  11. En plus pain, beurre et confiture d'abricot, y'a pas meilleur...

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  12. ahhhh je te retrouve ici...quelle belle histoire cet abricotier !

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  13. Goutée et approuvée par toute la famille ! ;-)

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  14. Waouh ! Quelle chance ! C'était complètement improbable et voilà...

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  15. Elles sont effectivement très jolies ces fleurs et je ne parle pas des confitures et de ce merveilleux gâteaux ...

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  16. Waouh cette récolte d'abricots ça fait vraiment rêver!!

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  17. Cela faisait longtemps que je n'étais pas venue, et j'ai fort savouré ce billet.
    Nous habitons une ville moyenne de province ce qui nous a permis d'avoir un appartement avec un grand jardin en ville. Je ne regrette pas du tout. Quand les enfants grandissent c'est trop la galère d'habiter à la campagne je trouve, on est obligés d'avoir deux voitures et pour moi c'est hors de question. Finalement c'est être plus éco-responsable d'être en ville quand on a une vie de citadin...
    Cela dit je savoure dès que je peux la maison de campagne de mes beaux-parents.

    L'histoire de cet abricotier est extra. Les photos sont superbes qui plus est ! Et j'adore les abricots ;-)
    Nous avons un cerisier près de la terrasse est c'est la même extase quand il est en fleurs. Vous avez eu raison d'insister pour le garder. Vous en avez trouvé un autre alors ou Félix n'a pas sa chambre ?

    A bientôt !

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