mardi 29 mars 2016

Un peu de douceur (dans ce monde)

 Vous vous souvenez de notre abricotier? (clic)
Ces jours-ci il est si beau que cela remplit et serre le coeur tout à la fois...
 Clin d'yeux roses et blancs, aux fenêtres de la chambre de Félix
 Beauté poétique et si éphémère... (la floraison ne dure que quelques jours... )
(et on regarde avec anxiété si les abeilles sont bien là pour butiner, ces promesses de futurs abricots...)

lundi 28 mars 2016

Pastel

 Le coeur toujours en miettes... s'occuper un peu les mains. 
Essayer de sortir du gris trop gris des pensées. 
Chou rouge, curry, betterave, peaux d'oignons... 
Bonne fête de Pâques et bon lundi férié à vous... 

vendredi 25 mars 2016

Cette semaine-là

Cette semaine qui nous conduisait aux vacances de Pâques, on l'attendait avec impatience... 
mais cette année les premiers jours du printemps sont amers et si tristes. 

Quatre jours les larmes au bord des yeux, et qui coulent pour un oui ou pour un non, au volant, en écoutant la radio... quatre jours où il est difficile de penser "à autre chose"; de se concentrer vraiment sur le boulot ou sur le menu du soir, ou d'être patiente avec les enfants. 
 Envahie par les images de cette violence gratuite et absurde, imaginer ces jeunes gens, dans un appartement bruxellois, qui fabriquent leurs bombes à clous pour blesser, tuer... insoutenable. 

Suis-je plus "mal", plus marquée, que les dernières fois? 
Sans doute. 
Il y a la proximité, mais surtout l'accumulation, 
après l'émotion de Charlie, du 13 novembre, des attentats aux quatre coins du monde, les derniers en date à Istanbul où nous nous promenions en famille, émerveillés, il y a quelques mois. 
Et les images inhumaines du sort des migrants.
Les temps sont durs pour ma vision humaniste, optimiste, du monde dans lequel on vit... 

Quatre jours de "pilotage automatique", donc. 
Les kilomètres de vélo parcourus dans Bruxelles, dont les transports en commun ne reprennent que petit à petit. Ce retour, mardi soir, sous la lune, après ma longue soirée au boulot. 
La fascination/répulsion pour les sites d'infos, 
la découverte ou redécouverte (ça fait tellement penser aux sinistres événements d'il y a vingt ans !) 
de toutes les failles du système, 
d'une Belgique bien mal en point... 
les donneurs de leçons de tous bords m'énervent tellement, ça me désole que les faits leur donnent raison !
On ne mérite pas cela... 

Envie d'évasion, de partir au vert, ou au bord de la mer, bien loin de tout cela, 
de se remplir les yeux d'autres images. 

La conviction qu'il faut "résister". Rester humains, rester ouverts. 

Rester sensibles donc, aussi aux petits bonheurs, quand un rayon de soleil vient soulager un peu la peine... 
les messages et morceaux de musique partagés avec mes trois frères, dont l'un de l'auto côté de l'Atlantique,
ou avec les amis, y compris ceux "de la blogo" qui prennent des nouvelles, 
la guirlande que Félix a faite et offerte à "sa" stagiaire... 
Cette vidéo aussi...


qui me fait beaucoup penser à celle-ci, tournée au même endroit dans un tout autre contexte, l'année où mes zinneke défilaient avec les autres... 

Oui, c'est aussi ça Bruxelles... surtout ne pas l'oublier !

Un article intéressant  est à lire sur Mediapart à propos de la réalité bruxelloise. Plus intéressant et nuancé que ceux qui semblent croire ou faire croire qu'à Molenbeek les gens se promènent armes de guerre à la main... 

Merci pour tous vos messages de soutien, de solidarité, sur le billet précédent... 




mardi 22 mars 2016

...


Merci pour ceux et celles qui ont pris des nouvelles...

La station de métro qui a explosé est dans notre quartier,
à une centaine de mètres à peine de l'école des enfants...

C'est celle où passent chaque jour la majorité de leurs camarades et professeurs...
Celle d'où nous partons pour rejoindre le centre ville ou la périphérie.
(De chez nous les enfants peuvent par contre rejoindre l'école à pieds, mais y accompagnent ou raccompagnent souvent leurs potes...)

L'angoisse donc. Et puis le soulagement, de savoir qu'eux et leurs plus proches amis vont bien...
Qu'il ne semble pas y avoir de victimes dans les élèves ou le personnel de l'école... 

Mais ce soulagement est bien amer, car évidemment d'autres parents, d'autres familles, sont à cet instant-même dans l'horreur...
comment arrêter l'angoisse qui bat dans nos têtes? 

En pensées avec les victimes, les services de secours, 
tous ceux qui vivent en première ligne l'horreur, l'inimaginable. 

Essayer malgré tout de penser.
De vivre.
Merci à vous... 

dimanche 20 mars 2016

La soirée des petits fermiers

Ah, cette semaine à la ferme ! Félix m'en parlait tant et tant que je lui ai proposé de faire une lettre aux animateurs sur place. Il ne se l'est pas fait dire deux fois, et a adressé une jolie lettre décorée d'autocollants, de sa grande écriture malhabile, hésitante et un peu bancale, à Steph, Jiji, Nico (ces surnoms et diminutifs en disent long sur le lien crée avec nos petits!)... sans oublier Zola et Chopin, les deux chiens...
Ils n'ont pas tardé à répondre, touchés sans doute de cette attention... Croient-ils être oubliés une fois qu'a démarré le moteur du car qui ramène chez eux les enfants de la ville? C'est loin d'être le cas pour Félix qui m'expliquait encore hier que même quand il serait grand, il garderait encore dans son coeur tous les bons moments vécus avec eux...

Vendredi dernier, les enfants et les parents étaient invités à l'école pour partager avec eux, nos petits fermiers, tout ce qu'ils avaient appris... Un parcours sous forme de chasse au trésor, pour qu'ils puissent tout nous expliquer, nous raconter, et nous faire faire les jeux qu'ils avaient découverts eux-mêmes... Par équipe de deux ou trois enfants, ils avaient un thème, un poster à présenter, une épreuve à nous faire passer. Associer un animal à son empreinte, son alimentation ou son habitat. Des rébus ou des expressions sur le thème de la ferme à retrouver. Le cycle de la culture du maïs ou des pommes de terre. La préparation du pain, du pop-corn ou même des chips! L'épreuve réussie donnait droit à un mot, et lorsqu'on avait récolté les 15 mots de la phrase, on recevait un cadeau... le dvd avec toutes les photos de la classe de ferme!
 Que de joie dans les yeux pétillants des petits fermiers, que de fierté d'être ceux qui expliquent et font jouer les parents... Quelle merveilleuse idée de nous présenter de cette manière leur semaine, et pas simplement en nous montrant quelques photos !
 Même les doudous étaient de la partie, pour décorer la classe !
 Ah la joie de lire la carte postale reçue en réponse!
Je précise que l'école de Félix est une petite école de quartier, familiale, "sans prétention"... une école mixte, au niveau des origines culturelles et sociales, à l'image de notre quartier bruxellois... une école qui utilise une pédagogie "classique", qui n'a rien de révolutionnaire... Ce n'est pas l'école la plus réputée, la plus demandée, la plus vantée comme étant "la meilleure"! et j'avoue aussi que ce n'est pas ce que je recherchais... même si on y a réfléchi, bien sûr! 
Je crois que cette mixité, et une approche de l'éducation basée avant tout sur les valeurs - de tolérance, de respect, d'accueil, de partage-, c'est pour moi l'essentiel à cet âge. Je suis très contente qu'ils aient pu tous les quatre rencontrer et se faire des amis issus de partout et qui vivent parfois des réalités très différentes des leurs... même si j'observe, bien sûr, à quel point est rapide, même très petit, le regroupement entre enfants d'origines "similaires", dont les parents sont susceptibles de bien s'entendre, eux aussi. 
Je me méfie beaucoup du discours "je Veux Le Meilleur pour Mon enfant", qui participe ô combien à la discrimination du "marché scolaire", bien présente dans notre ville, où les écoles "ghettos" (de petites têtes blondes et seulement blondes, ou brunes frisées et seulement brunes frisées, vous voyez de quoi je parle j'imagine...)... avec les résultats que l'on sait, quand ces peurs, frustrations et préjugés sont emportés jusqu'à l'âge adulte!
Quelle chance ont nos enfants-de-toutes-les-couleurs, de rencontrer là l'enthousiasme de ses enseignants, et la volonté d'offrir à tous du sens et des apprentissages de qualité. 
Les parents qui n'étaient pas tout à fait à l'aise avec les jeux sur les mots ou les expressions , le français n'étant pas leur langue maternelle, étaient nombreux... mais participaient tout autant, emportés par la joie des enfants et la bienveillance des maîtresses !
Merci merci pour tout cela...  

vendredi 11 mars 2016

Retour de classes de ferme

 Il y a eu le départ enthousiaste avec sa valise, et puis ces cinq jours sans lui. Les lettres envoyées. La météo attentivement scrutée, malgré la litanie décourageante pluie pluie pluie, ah si entre 14 et 16h il devrait faire sec, j'espère qu'ils en profitent!. Le quotidien plus léger quand même, sans trajets scolaires et sans rituel du soir, puisque là les trois grands n'ont plus besoin de nous.
 Et puis le décompte des heures avant son retour, pour que tout soit prêt... Sortir les cookies du four à l'heure où il monte sans doute dans le car. Un  petit mot pour lui au tableau, pour l'accueillir.
Marcher dans les rues de la ville à sa rencontre, sous le ciel enfin bleu!
Retrouver devant les grilles de l'école les autres parents, être contente de les revoir, eux aussi. Apprendre de la part d'un instituteur que le départ du car a été retardé, les enfants étaient tellement boueux que le chauffeur n'a pas voulu les laisser monter... :-)
 Et puis apercevoir le car au bout de la rue, le coeur battant. Ecouter la maîtresse demander de laisser les enfants se rassembler tous dans la cour avant de les serrer dans nos bras. Essayer de repérer son visage à travers les vitres fumées.
 Et puis croiser son regard...
 Les mercis, les bisous à la maîtresse. Le petit berlingot de jus emporté pour lui dans mon sac (les enfants en sortant du bus ou du train ont toujours soif!). Le dévorer des yeux. Mon petit garçon.
 Les câlins échangés, avant de se quitter, avec les adultes qui ont pris soin d'eux pendant une semaine... avec qui ils ont vécu tant de choses. Remarquer avec reconnaissance la tendresse des gestes, la spontanéité de Félix qui s'approche, les regards, les sourires. Voir que d'autres mains que les miennes ont pris leurs habitudes pour caresser doucement les boucles dorées.
 Et puis retrouver les grands... la maison...
Qu'elles étaient douces les retrouvailles...