La maison est étrangement calme, moment suspendu dans un week-end chargé après une semaine qui ne l'était pas moins. Romane est chez les lutins, J. a emmené Félix pédaler un peu sur son petit vélo bleu, les grands ont fini leurs devoirs (du moins les plus urgents...) et se prélassent, l'un sur son lit, l'autre dans le canapé. J'ai rangé la cuisine et fait la vaisselle après avoir supervisé les devoirs, fait des fiches pour les révisions des TP de néerlandais
zien zag gezien -j'ai toujours pensé que ça faisait comme une chanson-, insisté juste un peu et tenté de les laisser aux commandes, puis j'ai été refaire des lits aux draps propres à l'étage. Pas de bruit ni de musique, le ronron de la machine à laver en bas où tourne la 3e lessive du jour, le tic tac de l'horloge dans la cuisine. Le soir tombe déjà et j'ai fait en vitesse un
gâteau framboises noisettes pour le goûter des fauves.
Les pensées se bousculent en moi. Les menus de la semaine prochaine. Reste t'il assez de lait pour demain matin ou faut il prévoir un passage chez le
dépanneur? Ah, il ne faut pas oublier d'apporter comme promis les chaises pliantes chez mes parents pour la fête de dimanche. Préparer au mieux la St Nicolas et les "bons pour" du calendrier de l'Avent dans le grand écart entre les grands et les petits. Une pensée pour le bébé de
Miss Couac, né ou presque né ? Un rapport difficile à écrire pour le boulot, ce sera pour demain bien sûr mais Mlle E. m'habite déjà, une histoire tragique de plus, doser ma sensibilité et un grand mélange d'émotions face à ces jeunes perdus, cabossés, qui interpellent et bousculent tant la mère que je suis, sous l'habit de la professionnelle... Bon, il serait temps de retirer les lampions et la guirlande de l'anniversaire de Félix, non? Il reste assez de soupe au potiron pour en servir ce soir à ma lutin qui va rentrer glacée, dans pas si longtemps. Penser un peu à l'été dans cet hiver qui s'annonce, prendre conscience l'air de rien, hier, soirée délicieuse en amoureux, que des grandes vacances "voyage en famille", à six, il n'en reste probablement que trois, peut être même que deux (gloups et regloups), avec les années qui filent et le grand qui approche de ses quinze ans. Envie du coup de profiter, de découvrir, d'essayer peut être autre chose. De toutes façons de grosses incertitudes pèsent sur le boulot de l'Amoureux pour après le printemps et le temps n'est guère encore à la planification de l'été... J'entends du bruit derrière la porte, la clé dans la serrure, ils sont là. Et il est temps de sortir le gâteau du four !