Plein les yeux

 Je ne sais plus très bien pourquoi, en juin dernier, avant donc les camps et le départ en Afrique du Sud, je m'étais projetée dans le congé de Toussaint, au point de réserver un appartement en montagne,  un gîte dans une ferme des Alpes à la frontière italienne, dans la Vallée de l'Ubaye, proche du Parc du Mercantour. 

Sans doute quelque chose de la nostalgie encore bien vivace de la maison de W., l'anticipation de la (sur)charge de la rentrée, et ce que je sais de mon fonctionnement où j'ai bien besoin d'une "carotte" pour continuer d'avancer !

L'homme me voyait de loin dans mes lubies, sans trop prendre position, sans grand enthousiasme non plus... Mais une semaine avant le départ, j'étais sur les rotules, l'homme lui-même en pleine surcharge doublée d'un questionnement d'orientation professionnelle, et les prévisions météo étaient affreuses. J'ai plusieurs fois été sur le point d'annuler... et puis on a décidé de partir quand même... 

Le jour J, la route était vraiment longue (près de 3h de petites routes après l'autoroute), il faisait sombre et un mélange de pluie et de neige nous arrosait...
on est arrivés à la nuit tombée dans un village en pleine "morte saison" où tout était fermé, y compris la pizzeria où nous avions prévu de dîner en arrivant... 

Oui mais après la petite route en lacets qui montait à la ferme, le feu était allumé, l'accueil était chaleureux... la propriétaire nous avait fait une casserole de soupe et elle a miraculeusement trouvé du pain, un morceau de fromage, et des merguez produites sur place pour qu'on ne doive pas ressortir pour dîner... on s'est écroulés dans nos plumes, et au matin, la découverte... 

(photos prises des fenêtres de la maison)

 et puisque la météo de ce premier jour sur place annonçait une providentielle éclaircie dans l'après-midi, on est parti explorer un peu le Parc du Mercantour... 

La balade du lac du Lauzanier, décrite par nos propriétaires comme une excellente introduction à la montagne...  et on en a pris plein les yeux. Les mille nuances d'ocre du paysage, la neige sur les sommets, l'or des mélèzes...

Et ces paysages incroyables pour nous tout seuls (nous n'avons croisé qu'une autre famille sur notre chemin)...
Je crois qu'au fur et à mesure de cette balade, petit à petit la lassitude et la tension du corps et de l'esprit qui s'accumulaient ont commencé à refluer...
Vous l'imaginez, on ne regrettait déjà plus d'être venus... 

à suivre...